3ème jour: déblayer le chemin
La valeur d'un acte ne se mesure pas
à sa dimension physique ou matérielle,
mais à l'intensité d'amour qu'on y met."
Lionel Goulx
(Extrait des "Chemins de l'Avenir")
Dans une émission diffusée sur la radio suisse romande, une chanteuse, Marianne Grasseli, expliquait que l’ennemi de la création était avant tout les doutes intérieurs du « créateur »[1].
Davantage que la concurrence environnante ou l’impatience des financeurs, ce sont les critiques intérieurs d’une personne qui font avorter les projets les plus valables.
Comme si la personne qui souhaite mettre au monde une idée devait avant tout s’appliquer à trouver en elle cette quiétude qui lui souffle de se lancer, sans se soucier des conséquences.
Julia Cameron, auteur de nombreux livres sur la créativité, enjoint le « créateur » à supporter d’être un débutant, à supporter de faire, parfois bien, parfois mal, pour parvenir plus tard à un résultat qui soit expression de soi.
J’ai souvent la sensation que tout est là, à disposition, le calme, la confiance que tout ira bien, les idées, une certaine « inspiration », et que l’effort, plutôt que dans la réalisation, est davantage dans le fait de parvenir à déblayer tout ce qui entrave l’accès à toutes ses ressources.
Alors, dans une simplicité déconcertante, on retrouve le plaisir. Le plaisir d’essayer, le plaisir d’offrir au monde un peu de la saveur de ce moment, où l’on s’est plu, où ce que l’on a exprimé nous a rempli de joie.
[1] Entendre par créateur, toute personne qui souhaite s’exprimer à traver un acte, qu’il soit décoration de son logement, peinture, préparation d’un repas, écriture d’un roman, mise en scène d’une pièce ou jardinage,...
Photo: "Café cantante," de Emilio Beauchy ("E. Beauchy"), Seville (Spain), circa 1888.