24ème jour: Truth is always exciting

"Si je suis de trop dans ce monde, je préfère que ce soit incognito."
Quino
Extrait de la bande dessinée Mafalda

Tout le monde veut compter. Laisser son empreinte, ailleurs que sur une pierre tombale.

Pas forcément marquer son temps, briller ou s'illustrer dans son domaine, mais juste un peu se distinguer de la masse, se particulariser, un jour, une heure.

D’abord, être aimé des parents. Au moins l’ un des deux. A défaut, émouvoir ses grands-parents, une tante ou un oncle éloigné. A l’école, être le mignon ou la purge de sa maîtresse. Le cancre de la classe, la terreur de la cour de récré, le tombeur de ces dames, l’idole de ces messieurs. Obtenir un bac avec mention, les honneurs du jury, «l’excellence », triompher en sport, grader à l’armée, obtenir une médaille, le titre, ...

« Sept cent millions de chinois, et moi, et moi, et moi... »[1]

Avec le temps, on se lasse de courir après la gloire, on parle peu, on écoute davantage. On observe.
Un peu moins de paillettes, un peu plus de mystère.

Au coeur du silence, on ouvre parfois sa porte à quelque chercheur d’or, qui sait que sous la pudeur, la gêne, la honte, les regrets et la timidité, se cachent les pépites.

Les anecdotes « vraies », les confidences sincères, les franches révélations et les secrets bien gardés impressionnent plus que les masques et la poudre aux yeux. Parce que la disgrâce de l’un reflète la disgrâce de l’autre, et qu’en se reconnaissant frères, celui qui parle et celui qui écoute retrouvent leurs dignités.



[1] Jacques Dutronc ET MOI, ET MOI, ET MOI

Photo de Alain Doury ©